jeudi 2 juillet 2015

Bilan de 5 jours de stage aux écuries du cavalier de complet Dirk Schrade

Dirk Schrade

"Me voilà en train de préparer déjà ma valise. Départ demain pour l'aéroport de
Dusseldorf pour Bordeaux via Paris.
Nous avons fini aujourd'hui aux écuries à 17h30, soit une journée de 11 heures de travail.  Attention, que l'on ne me dise pas que je suis allée faire du tourisme en Allemagne!

Planning fixé par Dirk chaque matin; à gauche le nom de tous les chevaux à partager entre les cavaliers en fonction des prescriptions (dressage, saut, marcheur, pré, hacking, etc)
Mon travail principal a été le même que la veille: j'ai groomé Johanna von Fircks et l'ai accompagnée longer un étalon dans l'après-midi. Lors des moments de "pause" (quand je venais de finir de préparer un cheval et en attendant celui que Johanna travaillait), je faisais les cuirs, allais aider les autres cavaliers, balayer, ranger, etc. Il y a toujours quelque chose à faire dans une écurie.
La journée a été ponctuée par le départ de Dirk et de sa groom Eva pour un concours en Belgique qui commence demain. Mariecke est absente aussi mais depuis mardi pour aider un cavalier en concours. Félix Vogg et sa groom Martha sont aussi partis en Belgique. 
Il a fait très très chaud cet après-midi et nous le sentions tous. Le travail des chevaux a surtout eu lieu le matin du coup et peu l'après-midi. Certains chevaux ont été mis au pré pour le nuit d'ailleurs. Ravitaillement d'eau indispensable. 

Dure vie que celle du jeune chien de Ben, affalé sur les couvertures des chevaux dans la sellerie
Mon bilan est le suivant; positif sur toute la ligne:
- je pense que le partenariat qui lie notre CFA et cette entreprise s'est renforcé (Dirk veut que l'on reste en contact)
- j'ai travaillé mon anglais technique sans relâche (renforcement et acquisition de nouveaux mots)
- mes séquences de cours déjà existantes en anglais seront modifiées pour certaines et rendues plus précises 
- de nouvelles idées de progression me sont venues (je pourrai les partager avec ma collègue d'espagnol pour ce qui est de la trame)
- je comprends mieux les enjeux d'une telle entreprise (achat, travail, valorisation puis vente de jeunes chevaux de concours) et le milieu de la compétition de haut niveau (objectifs personnels des cavaliers, projets à long terme - la réalité et non le rêve). J'ai, à ce sujet, interrogé  Johanna, Sabrina et Gabby. C'était très intéressant (commentaires personnels et différents pour les 3)
- j'ai pu poser des questions techniques pour perfectionner le travail (modeste dans mon cas) que j'effectue avec mes propres chevaux
- peut-être me sera-t-il plus facile de convaincre maintenant mes collègues de vivre une expérience de ce genre?
- pour que les participants puissent partir en stage dans les meilleures conditions, je vois encore des points à améliorer dans notre "charte de la mobilité". Il est par exemple essentiel d'encore mieux négocier avec l'entreprise d'accueil le contenu du stage du participant: quels sont ses objectifs? que veut-il apprendre et dans quels buts? Cela est indispensable pour que le tuteur forme au mieux son stagiaire sans tomber à  côté. Dirk avait bien compris ce que j'attendais de ce stage et heureusement, car il aurait pu penser que j'étais venue pour perfectionner mon équitation, je l'aurais énormément déçu et je n'aurais pas pu être intégrée à l'équipe. On dit encore que la barrière de la langue n'est pas un frein, peut-être, mais quel confort et quelle efficacité du coup quand on a plus que de simples notions! L'acquisition de mots techniques par nos stagiaires dans la langue du pays est essentiel (au moins dans une langue véhiculaire)
- mon petit regret... j'étais tellement fatiguée en fin de journée que je n'avais envie que d'une chose: me poser! Donc aucune visite touristique pour moi en 7 jours sur le sol allemand. Ce n'était pas de toute façon mon premier objectif. Mais quand même...
- d'autres points encore mais je fais là un bilan à chaud, sans recul".

P. Talet
Petit détail de la sellerie

Un morceau de la "outdoor arena"



mercredi 1 juillet 2015

Avant dernier jour de stage pour une formatrice

"Quatrième jour de stage à Sprockhövel (Rhénanie du Nord-Westphalie). Je me sens un peu plus autonome mais loin de connaître le nom de tous les chevaux y compris de repérer leur boxe. Dommage. D'après Mariecke, il faut entre une et deux semaines pour bien appréhender la structure. 

J'ai plusieurs fois été questionnée par certains membres de l'équipe à qui Dirk avait expliqué le pourquoi de ma présence cette semaine. J'en ai profité pour bien leur préciser que je n'étais pas du milieu d'où mes maladresses. Les filles, Sabrina, Eva et Gabby, trouvent l'idée du stage pour les formateurs très bonne, encore plus quand il s'agit d'enseignants de matières générales qui font une immersion dans une entreprise. Nous avons du coup échangé sur le programme ERASMUS+ et sur la notion d'apprentissage (=formation par alternance).
J'ai également questionné mon maître de stage sur les soins complémentaires qu'il utilise (acupuncture dans son cas) et sur ceux qu'il n'emploie pas et les raisons de ses choix. Il faut impérativement que je prenne en photo la composition de la ration qui me semble très riche.
  
Johanna von Fircks que j'ai groomée


Mais ma journée a tourné principalement autour de Johanna van Fircks qui a des chevaux dans une partie de l'écurie. Dirk Schrade, mon tuteur, m'a demandé si je pouvais la groomer. J'ai donc préparé pour elles les chevaux qu'elle me désignait: pansage, selle/amortisseur, bride, parfois rênes allemandes, bandes de repos (ma hantise!), etc et nettoyage des cuirs pour finir. La journée avait bien sûr commencé par: nourrir les chevaux, curer les boxes, pailler, foin, chevaux aux prés, marcheur, etc pour se finir par presque la même chose.


J'ai rencontré également cet après-midi Yoshiaki Oiwa cavalier qui a participé à deux JO (Hong Kong en 2008 et Londres en 2012). Il vise actuellement ceux de son pays, le Japon en 2020 (Tokyo). Il travaille ses chevaux avec l'aide de Dirk. Anglais de rigueur encore une fois!"

P. Talet 

lundi 29 juin 2015

Une formatrice dans les écuries de Dirk Schrade en Allemagne

"Deuxième jour de stage. Celui-ci a commencé à 6h30 pour finir vers 17h15. Aujourd'hui Eva, la "headgroom", n'étant pas là, il a fallu que j'assure pour aider au mieux les cavaliers professionnels à ne pas perdre de temps dans la préparation des chevaux.
Hormis le matin jusqu'à 8h et à partir du milieu de l'après-midi (disons 16h) où ils participent tous (et oui!!) à curer les boxes, pailler, donner du foin et nourrir, ils montent à cheval non stop. 
Ma journée a donc débuté par les boxes avec toute l'équipe. Ce matin, j'ai rencontré Gabbie, une cavalière américaine pro et Martha la groom polonaise de Félix Vogg
Sabrina, Ben (membre de l'équipe allemande de complet), Martha, Gabby, Marieke, Johanna et moi avons pris ensemble le petit déjeuner vers 8h: anglais de rigueur pour communiquer. Nous sommes donc trois "étrangères" actuellement mais il y a aussi un cavalier international japonais que je n'ai pas encore rencontré, Yoshiaki Oiwa. Martha est le groom de Félix que j'ai salué aujourd'hui. Ils étaient hier en concours en Pologne.
Beaucoup de choses faites aujourd'hui avaient été faites hier et ce sera pareil pour les jours qui suivent. La routine d'une écurie. En revanche, chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'est de voir autant mon maître de stage: la headgroom n'étant pas là, il nous a souvent commandé, moi y compris. Cela fait drôle de voir un champion olympique s'adresser à vous en toute simplicité pour vous demander d'aller chercher tel cheval au pré, de le lui préparer intégralement avec tel matériel. Bref, on s'exécute et le plus vite possible, il est le maître à bord.
C'est donc avec un certain contentement qu'on lui apporte sa monture soit à l'écurie où il vient la chercher, soit directement à la carrière là où il est déjà à cheval ou en train d'entraîner ses cavaliers. Il est très compréhensif sur mes petites maladresses, face à mes questions. "No problem", dit-il souvent. 
Clou de la journée: il est sorti de la carrière après avoir longuement travaillé un cheval. Il s'approche de moi et me fait grimper sur un marche pieds: 
"-Jump" 
"-Who, me?" 
"-You!"
Bon, on s’exécute. J'ai fait marcher le cheval reines longues ("don't touch the mouth") dans la carrière un petit moment avant de le ramener (toujours sur son dos) aux écuries. Idem plus tard lorsqu'il a fallu cette fois que je promène un cheval qui venait de travailler intensément. Je suis partie dans un pré au loin, toujours reines longues. Ou dans l'autre sens, un cheval que je venais de préparer pour le dressage et que j'ai monté jusqu'à la carrière située un peu plus haut que l'écurie principale et puis que j'ai fait marcher jusqu'à ce que la cavalière qui voulait le travailler le prenne. En montant à cheval, j'avais quitté quelques minutes mon poste de "stablegirl". C'est Eva qui va être surprise demain quand je vais le lui dire.
Les infrastructures, pour ne citer que les principales, se composent d'un grand manège, d'une très grande carrière, du marcheur (il entraîne jusqu'à 10 chevaux après vérification), de trois écuries, une fumière et un parking pour garer les 3 camions (chacun peut transporter au moins 6 chevaux) et un camion de 2 places. Il y a également 7 près relativement grands pour un seul cheval à la fois (sécurité oblige). Tout est très bien regroupé. 

Comme promis, quelques photos de jolies demeures près de mon hôtel. Pas de photo des écuries, car je n'ai pas le temps de me poser et je ne suis même pas sûre que cela soit bien vu; je ne suis pas dans cette écurie pour faire du "tourisme" mais pour me former et c'est dans ce sens que j'ai été intégrée dans l'équipe. C'était le contrat. Je les remercie tous pour leur patience et le soin qu'ils mettent à toujours répondre à mes questions".

P. Talet formatrice anglais/français CFAA 47 (l'objectif de son stage: ramener le maximum de situations professionnelles vécues à partir desquelles la formatrice créera des séquences en anglais pour ses apprentis en BAC Pro CGEH).

Je ne sais pas du tout ce que cette maison a pu être dans le temps mais elle semble être bien préservée.

Autre jolie maison. Beaucoup datent du début du XXème siècle dans ce quartier. Ces deux maisons se trouvent sur mon chemin pour me rendre à l'écurie.

La terrasse fort charmante d'une pâtisserie/salon de thé tout près de mon hôtel...
 

dimanche 28 juin 2015

Stage des personnels: la formatrice d'anglais en Allemagne

"Je suis arrivée en Allemagne samedi après-midi (27 juin) après avoir pris l'avion de Mérignac pour Dusseldorf, via Charles de Gaulle. Une voiture de location m'attendait à l'aéroport pour achever mon voyage vers mon hôtel, sur la commune de Sprockhövel. Ce dernier se situe à environ 15mn à pieds de l'entreprise qui m'accueille jusqu'à vendredi inclus. 

Trajet en bleu clair, une cinquantaine de kilomètres de l'aéroport à ma localité
J'ai donc commencé mon stage aujourd'hui même, à 7h. Le programme de ma première journée:
- salutation rapide avec mon tuteur, Dirk Schrade, cavalier international de complet (médaillé d'or par équipe aux JO de Londres en 2012). Moment émotion!
- j'ai dû très vite trouver ma place au sein de l'équipe composée pour la journée de 3 cavaliers professionnels dont Johanna Von Fircks (et oui!!), de Marick (je pense avoir compris qu'elle était en formation), Efi (l'orthographe n'est sans doute pas la bonne) qui est le headgroom que j'ai suivi comme son ombre toute cette journée. Elle a été très patiente et m'a bien expliqué ce que je devais faire
-à peine arrivée, j'ai paillé les boxes qui venaient d'être curés puis j'ai distribué le foin avec Ben. On a balayé tous ensemble ensuite
-j'ai aidé Efi à mettre quelques chevaux aux prés (pas commode ces grands bestiaux pur sang! d'où un cheval par pré) et plus tard au marcheur
-nous avons, en parallèle, préparé les chevaux qui allaient être montés par Dirk, Sabrina, Ben et Marick. Il fallait toujours veiller à être disponibles pour réceptionner leur cheval et pour qu'un autre soit prêt. Je schématise mais c'est à peu près ça. Parfois, vu que le matériel était déjà utilisé, il fallait attendre pour seller. Dans tous les cas, jamais de temps morts. En attendant, on faisait les cuirs que les cavaliers nous portaient (filets, bavettes, sangles, selles, chaps) ou on balayait. On a fait marcher en longe 4 chevaux qui avaient quelques problèmes (blessures, boiteries). On a distribué la ration (deuxième de la journée) avant de passer à table (lunch ressemblant comme deux gouttes d'eau au petit déjeuner pris tous ensemble à 7h45).
L'après-midi a été, me semble-t-il, un peu plus calme mais il a fallu récupérer aux prés et préparer certains chevaux qui allaient être montés et en mettre d'autres au marcheur (il faut que je vérifie mais celui-ci doit en prendre 12 à la fois; il a même en son centre un petit manège, pas un rond de longe, a small indoor arena!). On le voit en haut de l'image ci-dessous.
J'ai posé beaucoup de questions à Efi, sur sa carrière, le transport des chevaux lors des concours, la trentaine de chevaux présents (races, spécificités), les soins, qui fait quoi, etc.
J'ai pu, en une seule journée, bien réviser mon vocabulaire technique et avoir quelques nouvelles idées de séquences en anglais pour mes apprentis de BAC Pro CGEH du site des Métiers du Cheval de Villeréal (47).
J'ai sorti en longe 3 chevaux boiteux (ceux du matin) puis ai fait des cuirs et aidé à préparer des chevaux qui allaient être montés.
On s'est tous mis ensemble ensuite pour nettoyer les abords de l'écurie car l'entreprise qui fournit l'alimentation (un des sponsors??) vient dans les locaux demain. Balais, torchon, éponge et que ça brille!
Puis re-distribution de foin et ensuite, plus tard, de la ration. Il va falloir que je me penche sérieusement sur la question car je n'ai pas réussi à identifier tous les ingrédients composants celle-ci. Les sacs sont dans l'écurie du haut. Il y aura bien une étiquette qui traîne.

La photo satellite de mon lieu de stage: une écurie d'entraînement de chevaux de sport (complet)
Journée terminée à 17h15. Pas de place ici à l'amateurisme. C'est du grand professionnalisme. J'espère faire de mon mieux pour ne pas freiner l'équipe, mais plutôt venir en renfort.

A demain!

P. Talet

formatrice CFAA 47